2011 Exposition « Attraction », Galerie Espace 54. Paris 6e

Deux univers créatifs distincts dans un monde design.
Gisèle Didi –Thierry Vasseur


DIVA
Vernissage
Jeudi 24 Mars 2011
De 18h à 21h

Galerie Espaces 54, rue Mazarine 75006 Paris

Les aventures de DIVA dans un univers Design.

Gisèle DIDI / Thierry VASSEUR
Le seul langage photo ne suffit pas à lier deux univers contraires, alors comment partager une création lorsque l’on ne parle pas des mêmes choses et qu’on ne regarde pas de la même manière. Comment croiser deux regards pour une œuvre commune ?

C’est au retour du Brésil, un premier voyage ensemble que la décision fut prise de mélanger nos images pour mieux voir. Elle c’est DI (DIDI), lui c’est VA (VASSEUR) et ainsi naquit DIVA au croisement de l’improbable, mêlant témoignage, liberté, curiosité, soucis du beau et intimité.
Puis d’autres voyages : Shangaï – Berlin – Chili – Barcelone – Abou Dhabi – Venise - Pekin…

Ces récits de voyages aux regards croisés prennent leur place dans l’univers Design de Juliette

Juliette Aittouares-Caillon

Lorsque du mobilier scandinave côtoie une table Knoll et un tapis de Max Ernst, le tout éclairé par une lampe PH5 Poul Henningsen, il est fort probable d’être en présence de l’univers de Juliette qui n’aime rien tant que recréer dans sa galerie des espaces de vies en associant des designers et des époques, des couleurs et des matériaux.

Spécialisée dans le design des années 50 à 70, Juliette est non seulement une professionnelle qui se passionne pour le mobilier authentique de ces années-là, mais aussi une talentueuse scénographe qui met en scène ses meubles et s’amuse de leur éternelle modernité qui permet toutes les audaces.
« C’est bien de bousculer les choses et de faire des mélanges entre les designers, les matières et les styles. ».

Un mélange des genres, un vintage dynamique
Depuis trois ans et demi rive gauche, elle demeure à quelques encablures des galeries familiales. Père, mère et sœur se partagent entre la rue des Beaux arts, la rue de Seine, et le quartier Drouot où se confrontent modernes et contemporains, peintures, dessins, sculptures, photographies et vidéos.

Mais Juliette doit néanmoins trouver sa propre voie. C’est vers le design et l’esthétique industrielle qu’elle se tourne en organisant des expositions à thèmes associant mobilier, luminaire et tapis.

Parmi les objets qu’elle affectionne, Juliette nous cite le fauteuil Ch.et Ray Eames qui réussit selon elle à associer le beau, le design et le confort : « La forme est belle, c’est un vrai travail et une vraie recherche », et le fauteuil Eero Arnio, symbole des années 60. « Ce qui est très important dans ce que je fais, c’est que ce doit être quelque chose de pratique dont on a besoin, un mobilier fonctionnel de vie, que ce soit beau mais aussi vintage. Ça doit avoir une vie. Même s’il y a une petite usure, ce n’est pas gênant. Et puis il y a aussi la nostalgie… ! »

Chez Juliette, malgré ou grâce à tout le respect et l’admiration qu’elle a pour ces créateurs, nous avons le droit de toucher, de caresser les objets et les meubles, de sentir cette patine qui est la marque du temps et de l’histoire de chaque pièce. Juliette désacralise l’objet, le rend à la vie.

Ses Expositions à thème.

• Décembre 2008, « Lumières et couleurs » Sélection de luminaires colorés des années 50 à 70.
• Septembre 2009, « Jazz 54 », vernissage avec orchestre de jazz.
• Février 2010, à l’occasion de la Saint Valentin, « Nous deux », avec des duos de chansons dans un environnement de mobilier design sélectionné par paire.
• Mars 2010, « Salon Art Paris – Guest », installation d’une maison cinétique en accord avec des œuvres de la galerie Lelia Mordoch.
• Novembre 2010, « Saint Germain - Gainsbourg - Les femmes », Exposition à l’occasion de Photo Saint-Germain-des-Prés. Photographie par Tony Frank, Pierre Terrasson, Martine Peccoux, Sam lévin


En novembre 2010, la première édition de Photo Saint-Germain-des-Prés (dont elle est coorganisateur) lui offre l’opportunité d’associer photos et design et de réorganiser son espace en donnant sa place à chacune de ses pièces comme aux photos, avec cohérence afin de raconter une histoire autour d’un thème « Saint-Germain – Gainsbourg/ les femmes ». Une mise en scène narrative qui offre au visiteur comme à l’acheteur un petit plus qui ne tient qu’à son talent et à sa fantaisie.


Gisèle Didi

Lorsqu’on regarde une photo de Gisèle Didi, on pourrait être tenté de s’arrêter à la simplicité brute du sujet. Mais ce serait sans doute une erreur parce qu’il n’y a pas seulement dans ces images une absolue banalité du sujet mais une grâce infinie qui s’en dégage. Et son regard n’est pas uniquement derrière l’objectif, il est aussi devant, il nous voit. L’artiste se prend au jeu narcissique du regardant regardé. Gisèle est partout. Elle se met en scène, elle est le narrateur de sa vie d’artiste, de mère, de femme, le spectateur permanent de son travail d’observatrice. Elle est là, presque hors champ, elle devient, se laisse deviner, nous regarde l’observer, nous offre un jeu de miroir dans lequel chacun peut se voir. C’est l’art de photographier la vie qui se déroule comme un long-métrage, sans montage, livré brutalement avec ses flous, ses ombres, ses ratés, tout ce qui fait que la vie est ici photographiée si semblable à la nôtre. Gisèle Didi nous laisse imaginer le reste, ce qu’il se passe entre temps, entre deux clichés, entre les yeux et le sourire, les mots qui ne sont pas dits. L’instant est figé dans un éternel mouvement, dans une accumulation d’images quotidiennes, un mélange de littérature et de cinéma qui rend son travail unique et d’une grande sincérité.

Fanny Lasserre.


Thierry Vasseur

C’est un homme à femmes. Dangereuses, exclusivement. En onze ans de collaboration et une quarantaine de couverture, Thierry Vasseur a donné un style photographique à la série SAS, et s’est offert une image. Cadre confortable mais frustrant pour l’artiste qui s’en échappe en explorant de nouvelles directions, liées à un même imaginaire et un goût pour le montage et les couleurs saturées. Retour sur images.
Tombant sous le charme de ses œuvres lors d’une exposition en 1998, Gérard de Villiers lui propose d’illustrer les couvertures de ses livres. S’ensuit une quarantaine de couvertures, qui constituent autant de clins d’œil à l’esthétique des années 70. Dans les années 2000, Vasseur peaufine un style librement inspiré du Pop Art de Warhol et du surréalisme, et met en scène ses femmes fatales dans un kaléidoscope de perspectives colorées. Traitées de façon très plasticienne, ses amazones sont les héroïnes des Marvel et Strange des années 50, plus près de nous des mangas japonais, mises en scène dans un univers psychédélique. Lorsqu’il nous offre une tueuse sur un fond rose bonbon, c’est au Tarantino période Kill Bill que l’on pense, plus qu’à l’atmosphère polars années 30 qui marqua ses premières créations.

Publié en 2005, Eros & Thanatos reflète cet univers « première époque » et les travaux pour SAS. Il révèle aussi la plus grande liberté prise par l’artiste durant les cinq dernières années dans l’utilisation des couleurs, et introduit dans les images divers objets de consommation issus de l’univers de référence : pistolets, briquets, boutons de manchettes... James Bond n’est jamais très loin.

Puis sans abandonner la femme, Thierry Vasseur explore un nouvel imaginaire : celui des robots, qu’il collectionne par ailleurs. Ici encore l’univers Marvel n’est pas bien loin, les amateurs du genre penseront aussi aux œuvres de David Cintract. Baptisée Les Envahisseurs, cette nouvelle époque partage plus qu’un ADM commun avec celle des Amazones : outre les silhouettes sculpturales, la colorisation forte et le montage signent un style Vasseur aujourd’hui connu et reconnu par les collectionneurs.